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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 19:46

Souvenez-vous, en 2006, 2007 et 2008, mon blog (mon "ancien" blog plus exactement) avait fourni l’occasion de débats assez riches où parfois s’affrontaient des gens de qualité, scientifiques, agronomes, visiteurs curieux et intéressés, des "pour", des "anti", des "difficile de se faire une opinion"…

 

Entendons-nous bien, il s’agissait des PGM (pantes génétiquement modifiées par transgenèse) à destination alimentaire, pour le bétail surtout, mais aussi pour l’alimentation humaine, cela à l’exclusion des plantes OGM (le tabac entre autres) "fabriquant des médicaments" ».

 

Par la suite, revenant sur la question, et regrettant qu’avant les débats partiels, à l’affrontement de points de vue partiaux et passionnels –ou tu es pour ou tu es contre, mais « choisis ton camp, camarade ! » écrivis-je plusieurs fois- il n’y ait pas eu un vrai débat public, transparent, faisant la part à au moins trois grandes idées et interrogations (étant sous-entendu qu’on a expliqué au public "comment ça marche" pour paraphraser Michel Chevalet) :

 

-1- Quel apport nouveau aux plans de l’alimentation et de l’environnement ?

-2- Quel progrès pour l’agriculture ?

-3- Quelle utilité pour la collectivité ?

Cela en essayant objectivement d’imaginer, d’anticiper, une balance "bénéfices / risques". 

 

Poser ces questions peut satisfaire aussi bien les "anti" que celles et ceux qui ne sont pas contre ou bien qui sont carrément ouverts à ce type de démarche technologique puisque chacun développera ses arguments selon la même grille de raisonnement.

 

Et évite de retomber dans ce « choisis ton camp… » évoqué plus haut, début de querelles où volent les anathèmes et épithètes, avec les obscurantistes d’un côté, les docteurs Folamour de l’autre… et le vilain capitaliste qui roule tout son monde dans la farine… OGM forcément.

 

Si tu n’es pas contre… c’est que tu es pour !...

 

Le commentaire de l’ami Victor sous l’une de mes récentes notes sur le sujet est significatif de la façon dont nous réduisons notre approche jusqu’à la quasi-caricature : « Eh! Caque, tu vas pas me laisser entendre que tu croques chez Monsanto !!! ». N’oublions pas que les travaux de la recherche "officielle", "indépendante" (de l’industrie et du commerce) ont eux aussi été vandalisés au nom de la résistance civique : recherche de la résistance du riz (aliment de base de nombre de pays "du sud", cultivé les pieds dans l’eau) à la Pyriculariose dans les serres du CIRAD à Montpellier (c’est le centre de recherche et de coopération en agronomie et développement des régions chaudes, Établissement Public) il y a déjà treize ans (procès en décembre 2001) ; plus récemment les travaux sur porte-greffes de vigne pour la tolérance au nématode vecteur du virus du Court-Noué, fléau mondial, ou la résistance au virus à l’INRA de Colmar…

 

J’ai donné mon sentiment personnel sur la voie des résistances aux herbicides. Même en supposant que le ou les gènes codant pour cette tolérance ou cette résistance  proviennent d’un maïs naturellement résistant, et bien que je sois parfaitement conscient de l’avancée agronomique qu’une telle construction génétique permet, à savoir maintenir une culture de maïs propre en pulvérisant l’herbicide sur l’ensemble de la végétation présente ou à venir de la parcelle (les adventices crèvent, où leur germination-levée est stoppée, le maïs survit et n’est plus concurrence ni pour l’espace, ni pour l’eau, ni pour les éléments nutritifs puisés dans le sol), je suis réticent au fait que du maïs "traité", éventuellement en abondance, aille à la consommation animale et/ou humaine, et je crains l’extension rapide de la résistance de ces adventices à l’herbicide, entraînant d’abord une majoration des doses épandues, puis à terme une impasse totale en matière de désherbage. Idem évidemment pour le soja… Quant aux colzas, n’en parlons pas, le croisement pollinique avec les adventices crucifères (ou brassicae), moutardes, sanves, ravenelles, radis sauvages, capselles, calépines… étant une vraie menace.

 

 


Marianne OGM polémique 01.jpgCela étant, dans le cas de la récente polémique née de la publication il y a dix jours d’un dossier au titre sans appel par le Nouvel Observateur (voir mes notes OGM récentes), j’ai regretté l’emballement des politiques sur l’affaire, y compris la lettre que Ségolène Royal a adressée à ses amis militants.



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D’autant plus que le temps de l’analyse et de la réflexion sur les 
travaux de Gilles-Éric Séralini est arrivé et que la communauté scientifique internationale réagit.

 



Marianne OGM polémique 03.jpg





La toute dernière livraison de Marianne s’en fait d’ailleurs l’écho (cliquer sur les photos pour lire la page de Marianne)

 

Un premier bilan de l’opération (les travaux du Criigen, les prises de parole de Corinne Lepage, le dossier du Nouvel Observateur et son titre réducteur et racoleur, et la sortie simultanée des deux bouquins de Corinne Lepage et G-E. Séralini est, bien sûr, après avoir affolé l’opinion, de faire reculer la possibilté d’un débat serein… aux calendes grecques. Ce qu’écrivait Sylvestre Huet dans Libération (25 septembre dernier) :

 

Un désastre pour le débat public, sa qualité, sa capacité à générer de la décision politique et démocratique. "

 

http://www.liberation.fr/sciences/2012/09/24/les-rats-les-ogm-et-l-operation-de-communication_848537

 

Et de faire le constat :

 

" Si les commentateurs du contenu scientifique ont parlé trop tôt… que dire des responsables politiques ou qui ont répondu autre chose que : «Nous avons décidé de confier par la loi l’examen de ce type de risque à des agences publiques recourant à l’expertise des scientifiques de nos universités et organismes de recherche, et nous attendons leurs avis». "

 

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