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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 11:53

Attention, Monsieur le Président, à trop vouloir être le négatif, ou l’opposé, de votre prédécesseur, vous êtes vous-même tombé dans le travers institué par lui : l’Élysée, vous-même, êtes trop au centre de la décision gouvernementale.

 

Certes, après vos premiers mois de magistère, il est apparu souhaitable que vous apparaissiez plus aux yeux et aux oreilles des Françaises et des Français de façon à montrer clairement quel était le cap que vous indiquiez à l’exécutif. Mais… lâchez un peu la bride ! J’ose espérer que votre Cabinet et vos conseillers n’ont pas, comme au cours du quinquennat précédent, pris le pas sur Matignon et les ministères…

 

En revanche, votre autorité devrait plus s’affirmer… sur la politique européenne. À la limite, Françaises et Français ne vous en voudraient pas d’être un peu plus, d’être carrément, "rebelle". Ils l’ont d’ailleurs espéré de vous en mai dernier… Votre discours devant le Parlement européen, relu, réécouté, comporte des pépites en matière de réflexion, d’axes politiques, de révision économique.

 

Las ! Quelques heures plus tard, vous avez laissé le leadership à David Cameron, un amoureux de l’Europe continentale, un amoureux de l’Union Européenne… à la condition qu’il s’agisse d’une zone de libre échange dans laquelle la Grande-Bretagne serait l’interface atlantique, la tête de pont du libéralisme US. Encore que… parfois Barack H. Obama se révèle plus social-libéral que le l’hyper libéral Cameron.

 

Laissant Cameron enfoncer l’UE, Angela Merkel, dont les intérêts sont tout de même bien différents de ceux du pilote d’Albion, voire opposés, lui a emboîté le pas au nom d’une rigueur budgétaire seyant bien aux dogmes  (de plus en plus battus en brèche) de l’austérité de type "FMIesque ".

 

J’ai, ici même mis en ligne les liens avec vos deux discours, celui devant le Parlement européen, celui tentant de justifier votre acceptation de la réduction du budget de l’Union. Je l’avais fait avec tout de même une attention empathique concernant vos difficiles justifications. À l’usage, je dois reconnaître que certaines critiques, notamment venant de "gauche" (celles de droite –parmi elles, il y en a qui sont cohérentes- je les rejette au nom d’un « que ne l’ont-ils pas fait ces dix dernières années ? ») sont justifiées.

 

Heureusement le Parlement européen, que vous aviez ensemencé, réagit et, pour le moment, s’oppose à ce budget fripé.

 

 

Mais l’objet de ma note de ce jour, Monsieur le Président, est tout autre. Vous rappeler que derrière la morosité, voire la résignation (sauf là où les suicides constituent peut-être une ultime protestation), les Françaises et les Français, vos électeurs a fortiori, ont deux préoccupations essentielles : l’emploi, le pouvoir d’achat.

 

Pour le premier, ils savent bien que la question est obérée par une croissance quasi nulle, sinon par la récession, et que ce problème vient de loin, notamment la désindustrialisation du pays. Pour le second, ils seraient prêts à bien des sacrifices… partagés, PARTAGÉS, y compris par leurs élites politiques, à la condition que n’augmentent pas inconsidérément les dépenses incompressibles de logement et d’énergie.

  

Élites politiques, élus. Nos élus. Celles et ceux à qui le peuple a envie en permanence de leur dire, clamer, à chacun « mais… qui t’a fait roi ? ». Question qu’en outre les militants de partis démocratiques [à désignation collective, "primaire", des candidat(e)s] comme le PS peuvent vraiment, et dans leurs sections et fédérations, poser à celles et ceux des leurs qu’ils ont envoyé vers le suffrage universel… Voire leur rappeler « souviens-toi : qui t’a fait roi ?  (ou reine)»

 

Ces élites semblent ignorer pour elles les sacrifices qu’elles attendent… du peuple. Allez, un simple exemple : l’augmentation dévoilée récemment des rémunérations des élus régionaux (étant en Aquitaine… il semble qu’ici nous soyons aux premières loges !).

 

Alors, LE CUMUL DES MANDATS… Le non-cumul fut une de vos promesses, Monsieur le Président. C’était dans le "pacte républicain" de Ségolène Royal en 2007 (et elle se l’est appliqué de suite aux législatives qui ont suivi l’élection de N. Sarkozy). C’était dans le programme de Ségolène Royal et dans celui de Martine Aubry en vue des primaires citoyennes de 2011 préalables à la campagne présidentielle, primaires dont vous êtes sorti vainqueur.

 

Inlassablement les militants de votre parti le réclament depuis le congrès de 2008. Martine Aubry l’a rappelé avant de quitter le Primo Secrétariat du PS.

 

Je sais… réforme constitutionnelle, nécessité de regrouper 3/5èmes des parlementaires sur un tel projet… je sais… risques de législatives partielles, voire de sénatoriales partielles, ou plutôt risque de perdre icelles… je sais… vaut mieux passer 2014.

 

Puis… passer… puis promettre pour la fin du quinquennat.

 

Or, dans la foulée de votre élection, des espoirs suscités, et des législatives quasi triomphales pour le PS, vous pouviez –vous auriez dû- engager cette réforme. De suite. Vous aviez le peuple derrière vous et les élus de l’opposition le savaient qui n’auraient, pour beaucoup d’entre eux, pas pris le risque de contrarier leur électorat.

 

Ben oui : c’est raté !

 

Alors, engagez-vous dans une vraie réforme, avec la perspective d’un STATUT DE L’ÉLU en France, des communes jusqu’à la magistrature élyséenne. Un statut donnant les garanties suffisantes pour que les élus aient les moyens d’assumer ce que la République attend d’eux, et pour que le retour à l’emploi de celles et ceux qui ne sont pas déjà fonctionnaires de la République soit garanti. Que les élus n’aient pas peur de l’avenir ; qu’ils ne s’accrochent pas à vie en cumulant les délégations du suffrage direct comme indirect.

 

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